La médiation comme méthode de résolution de conflit de travail, une réussite possible?

17/03/2025 • Catégorie : Article

La majorité des québécoises de nos jours connaissent certains des principaux services juridiques offerts parallèlement aux habituels Tribunaux judiciaires. Par exemple, nous entendons beaucoup parler de médiation familiale advenant une séparation. Le gouvernement paie même quelques heures pour permettre aux parties de s’entendre à l’amiable.

Cependant, ce que les travailleuses québécoises ne savent peut-être pas, c’est qu’il existe une solution alternative de médiation en cas de conflit au travail.

La confidentialité

En effet, tout comme le processus de médiation familiale, la médiation en milieu de travail est possible dans le but de solutionner une impasse, souvent entre deux collègues de travail ou même avec un membre de la direction. Il s’agit d’une avenue tout à fait confidentielle : mis-à-part les principales concernées par le conflit, personne travaillant pour l’Employeur ne sera informée du contenu des rencontres de médiation. Dans la mesure où la médiation est demandée par l’Employeur, les personnes responsables des Ressources humaines qui demanderont la médiation ainsi que les patronnes seront les seules au courant de la tenue-même de cette médiation. C’est donc une solution gagnante-gagnante et souvent moins onéreuse en termes de stress, de coûts et d’énergie pour tout le monde.

Le médiateur

Pour assurer cette confidentialité, les parties se rencontrent en présence d’une médiatrice impartiale et neutre. Cela permet des échanges dans le respect, dans l’écoute et dans le calme. L’objectif ultime? Trouver une entente mutuellement satisfaisante pour régler l’impasse. Cela peut passer par la mise en place de stratégies permettant aux personnes concernées de travailler ensemble malgré leurs différends, la communication des problématiques et leurs sources, des excuses, etc.

La base volontaire

Cela dit, avant de mettre en place une médiation, il est impératif que les parties concernées l’acceptent. Effectivement, la médiation est un processus qui est sur une base volontaire. À bien y penser, c’est tout à fait logique : comment serait-il possible de résoudre un conflit si l’une des deux parties – ou les deux – refusent de l’aborder?

Les parties ont d’ailleurs le loisir de mettre fin à la médiation en tout temps, que ce soit avant, pendant ou entre les séances, et ce, peu importe la raison.

Dans quelles circonstances une médiation peut-elle être envisagée?

La médiation peut s’avérer une méthode de résolution de conflit envisageable dans pratiquement tous les dossiers conflictuels, que l’on parle de : conflits, communications difficiles entre deux ou plusieurs personnes (employée-employée, employée-employeur, employé-fournisseur, etc.), harcèlement psychologique ou sexuel allégué, congédiement allégué, pratique interdite par l’Employeur alléguée, et toute autre sorte de conflit à l’occasion du travail.

Par ailleurs, il peut arriver que la nature du conflit ne soit pas propice à la tenue d’une médiation : chaque dossier est unique. Dans tous les cas, personne n’est obligé d’accepter d’enclencher ce processus.

Advenant l’échec de la médiation et selon la nature de l’impasse existant dans le dossier, plusieurs possibilités demeurent, dont le dépôt de plainte à la CNESST (dans certains cas) ou encore la poursuite des procédures d’un grief. Par ailleurs, le processus de médiation est toujours offert par la CNESST avant de diriger les parties devant les Tribunaux judiciaires. La médiation ne fait donc pas échec à vos droits de poursuite ou de dépôt de plainte : il s’agit simplement d’une méthode alternative de résolution de conflits, qui puisse être mise en place avant ou même pendant le processus judiciaire.

Besoin de plus d’informations à ce sujet? À la recherche d’une médiatrice compétente et accréditée pour tenter de résoudre un conflit en milieu de travail? Besoin d’un accompagnement dans le processus d’une plainte? Entrez en contact avec nous et il nous fera plaisir de vous écouter et de voir dans quelle mesure on peut vous aider!

*Le texte a été rédigé au féminin dans le but de soutenir la reconnaissance de la place des femmes professionnelles sur le marché du travail.

Par Me Erika Lavallée